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Santé, Art et RH : l’IA appliquée à trois cas concrets au salon Big Data AI Paris

Avec le retour des événements en présentiel dans des formats que nous avions presque oubliés depuis le début de la pandémie, les professionnels de la data et de l’intelligence artificielle avaient rendez-vous les 26 et 27 septembre à Paris pour la 12 édition du salon Big Data AI Paris.

Au cœur d’un programme très dense de conférences et d’ateliers, le Hub France IA organisait une table ronde avec 3 jeunes pousses membres de l’association. Engagé pour fédérer les acteurs de l’écosystème français en IA, le Hub France IA s’intéressait lors de cet événement à des applications concrètes d’outils basés sur des briques d’intelligence artificielle avec 3 startups : Selas Studio, DecisionBrain et ASISPO.

 

Big data et optimisations RH

L’analyse de données à grande échelle pour optimiser des processus est un sujet incontournable lorsque l’on parle d’IA. DecisionBrain utilise les techniques d’optimisation, de Machine Learning et d’Intelligence Artificielle pour créer des solutions d’aide à la décision innovantes et personnalisables.

Giulia Burchi, Product Manager chez Decision Brain, a présenté un cas d’usage faisant appel à la planification tactique et opérationnelle. Il s’agit d’une solution qui a été développée pour le call center Vivetic, société française d’environ 2000 employés pour mieux couvrir la demande et standardiser la planification opérationnelle et RH.

Selon Giulia Burchi, “à chaque fois que nous mettons en œuvre des outils pour soutenir la prise de décision et les processus opérationnels, nous devons prendre en compte la gestion du changement et trouver un ROI intéressant à tous les acteurs concernés.

En ce qui concerne Vivetic, nous avons veillé à ce que l’outil tienne compte des souhaits des employés : congés, plans de formation, horaires de travail et activités préférées. L’outil supporte également les ajustements manuels du planning, car l’IA représente toujours un modèle simplifié de la réalité et nous devons toujours laisser le choix aux utilisateurs finaux. L’IA doit être au service de l’entreprise et des personnes, et non l’inverse”.

 

Un assistant pour les assistantes médicales et les chirurgiens

Assistant intelligent pour le suivi postopératoire, ASISPO facilite le suivi des patients opérés en ambulatoire, fait gagner du temps aux équipes de santé et limite le risque médical. Thomas Gouritin, co-fondateur d’ASISPO, a mis en lumière la nécessité de penser à l’accessibilité et à la simplicité d’utilisation avant de penser au type d’IA à mettre en place pour rendre le service.

En travaillant avec des chirurgiens et des patients, l’équipe a conçu un assistant de santé qui facilite le travail des équipes médicales et améliore le suivi des patients. Il accompagne ces derniers de façon personnalisée et contextualisée sans qu’ils aient besoin d’installer une application.

Questionné sur les limites des chatbots qui peuvent assez vite raconter n’importe quoi, Thomas Gouritin rassure “il ne faut pas laisser un chatbot générer lui-même des réponses, encore plus sur des sujets de santé. On peut assez vite arriver au chatbot qui, au bout de 3 échanges, conseille au patient de se suicider. C’est bien sûr inacceptable et la réponse est très simple : il faut comprendre la technologie et s’en servir à bon escient. Attention à la génération automatique de réponses basées sur des algorithmes type GPT-3, par exemple. Les conseils d’ASISPO sont fixes, validés par les recommandations médicales. Si le robot a le moindre doute il passe la main au chirurgien ou à son équipe”. Aujourd’hui disponible pour les cabinets et centres dentaires, ASISPO “a vocation à accompagner toutes les spécialités en chirurgie ambulatoire” annonce le dirigeant.

 

L’IA générative version française sans GAFAs

C’est le pari fait par Alexandre Lavallée et l’équipe de Selas Studio. On parle beaucoup depuis plusieurs mois des algorithmes qui génèrent des “nouveaux humains” ou des images nouvelles à partir d’un sujet et d’un style. Dall-e, Stable Diffusion, Midjourney, il existe de nombreux projets un peu partout dans le monde, Selas Studio se positionne comme la réponse française aux géants américains.

Pour Alexandre Lavallée : “les algorithmes d’IA vont aider les créatifs dans leur production quotidienne, pas l’inverse. Ce n’est plus un travail de recherche, nous exploitons déjà ces algorithmes pour réinventer et faciliter la production graphique”. Interrogé sur la polémique récente concernant les problématiques que ce type d’algorithme pose du côté du copyright, la position du CEO de Selas Studio est assez claire : “nous avons créé notre studio pour répondre précisément à ces sujets. On peut agir du côté du data set et des paramètres utilisés pour générer nos images, en limitant la base d’entraînement à des oeuvres dans le domaine public, par exemple. Notre but est aussi de trouver de nouveaux modes de rémunération, peut-être en allant vers un mécanisme du même type que la Sacem, pour contribuer à la création et aux revenus des créateurs”.

A travers ces exemples très différents, le Hub France IA a pu présenter une palette intéressante de sujets d’application déjà en production ou en passe de l’être. Le dynamisme de l’écosystème big data et IA était palpable lors de ces 2 jours de salon, une nouvelle preuve que de nouveaux pas vers l’utilisation de l’IA et de la donnée dans notre vie quotidienne sont franchis chaque jour, et pas uniquement par les GAFAs.